Liaison
ferroviaire Bordeaux - Limoges - Lyon |
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La fin d'un dieu du rail
Cheminots et usagers rassemblés en gare de Limoges Bénédictins pour rendre hommage au "turbotrain" en ce vendredi 10 décembre 2004 |
Ainsi, en cette fin d'automne 2004, les Rames à Turbines à Gaz (RTG) disparaissaient définitivement du paysage ferroviaire français. Ces rames construites de 1972 à 1976 par ANF étaient équipées de moteurs "Turboméca" similaires à ceux d'hélicoptères d'où leur bruit si caractéristique au démarrage. A l'époque, ce matériel constituait une révolution tant au niveau du confort avec la climatisation, qu'au niveau des performances en vitesse et en puissance. Dés le départ, ces rames se sont élancées sur les grandes lignes dans toutes la France nécessitant la traction diesel comme pour le Lyon-Nantes, le Paris-Laon, le Strasbourg-Lyon, la desserte des Alpes ou encore la liaison Paris-Boulogne où elles assuraient la correspondance avec l'aéroglisseur pour l'Angleterre. Sur la ligne Bordeaux Lyon, elles ont pris dés les années 70 la succession des rames à grand parcours (RGP). En ce deuxième week-end de décembre, funeste aux rames "RTG", beaucoup de passionnés du rail regrettaient, que pour la première fois, un remplacement de matériel sur cette ligne constitue une régression en terme de temps de parcours. Désormais, seul subsistera un aller/retour quotidien pour assurer la liaison de bout en bout de la ligne Bordeaux-Lyon via Limoges. L'utilisation d'une rame Corail suppose l'allongement du temps de parcours d'une vingtaine de minutes à chaque point de rebroussement (Périgueux, Saint-Sulpice-Laurière, Gannat et Saint-Germain-des-Fossées) car il faudra changer la locomotive de bout. Encore une fois, le Massif Central fait les
frais de politiques qui vont à l'encontre de l'intérêt public, avec ce fossé qui se
creuse dramatiquement de plus en plus entre les territoires : d'un côté les régions
riches qui bénéficient d'infrastructures de pointe sans que le contribuable n'ait trop
besoin de payer et les régions pauvres condamnées à financer toujours plus les
infrastructures. Dans cette même logique spécieuse, les
responsables de la SNCF viennent de proposer aux régions de surseoir à la
suppression de
certaine lignes déficitaires. Il s'agit d'étudier l'effort financier que les régions
devront fournir pour obtenir leur maintien. Pour ne prendre que exemple de la liaison
Bordeaux-Lyon, il y a de quoi être scandalisé par le caractère injuste que risque de
prendre la négociation. Il faudrait ainsi mettre dans la balance des comptes : Oui, la relance d'une liaison ferroviaire aussi mythique que le Grand Central (Bordeaux Genève) est une utopie ! Mais avec de folles convictions, un certain entêtement et des mobilisations citoyennes pourquoi ne pas nous offrir une autre façon d'aménager le territoire ? |
Samedi 11 décembre 2004 : la dernière rame effectuant le parcours Bordeaux Lyon avec des voyageurs approche de Saint Sulpice Laurière |
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Samedi 11 décembre 2004 en soirée : les dernières minutes avant que le mot "turbotrain" ne s'efface à jamais des écrans d'affichage de la gare de Limoges Bénédictins |
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La dernière fois qu'un turbotrain assure la desserte de la gare de Limoges Bénédictins : Il y avait ce soir là comme une atmosphère à la fois lourde et émouvante. |