La problématique des camions
|
La question cruciale est celle de savoir si les transports doivent nous rendre la vie meilleure ou cauchemardesque. Durant la décennie 1990, les Suisses ont su prendre des mesures drastiques pour limiter la circulation des camions en transit à travers leur pays. Ainsi, au delà d'un certain tonnage la réglementation helvétique impose aux camions de prendre le train, c'est ce que l'on appelle le ferroutage. Cependant le monde européen des entreprises, dans une recherche du gain maximum, dans un mépris pour l'écologie et les normes sociales ne pense que par délocalisations et contournement des règles de protection de l'environnement. Ainsi bon nombre de camions contournent aussi la Suisse pour éviter le surcoût des transports dans ce pays, d'où une saturation des tunnels routiers du Mont Blanc et du Fréjus assurant la liaison entre la France et l'Italie. De plus en plus, que ce soit dans les Pyrénées (Vallée d'Aspe) ou dans les Alpes, les populations se mobilisent pour dénoncer ce trafic routier qui devient de plus en plus insupportable et polluant. La solution passe bien sur par le développement des transports ferroviaires de substitution plus économes sur le plan énergétique. Il y a en effet ce projet de créer un tunnel ferroviaire de 50 km sous le Mont Cenis pour doubler le Fréjus et qui permettrait de développer le ferroutage comme les liaisons à grande vitesse entre la France et l'Italie pour les voyageurs. On peut aussi regretter qu'un bon nombre de politiciens français soient soumis aux règles des lobbys des routiers et de ceux du monde de la finance, ce qui les empêchent de prendre les meilleurs décisions pour avancer sur des solutions qui avantageraient le plus grand nombre. Cependant, il faut aussi admettre que le trafic des marchandises ne devra pas continuer à exploser indéfiniment. Nous arrivons dans ce monde aberrant où les investisseurs préfèrent délocaliser les entreprises, augmenter les transports partout autour du monde et ceci pour niveler au plus bas les conditions sociales des travailleurs et menacer au maximum l'équilibre écologique de la planète. Alors il y a un vilain mot que les hommes politiques prononcent encore, c'est celui de la "croissance" au nom de l'emploi ( disent t-ils ! ). Le véritable problème est bien celui de garantir des droits à chacun par une meilleur répartition des richesses plutôt que par un accroissement infini de celles-ci qui sont d'ailleurs de plus en plus concentrés dans les mains d'une minorité d'affairistes. La croissance sans limite signifie aussi l'épuisement à terme des ressources naturelles et la confrontation à des problèmes environnementaux graves (radioactivité, effet de serre, pollutions des eaux...). |
|
|
|
|
|
|
|
|